Rob Hopkins, le Marco Polo de la transition « Invitation au voyage dans l’Imaginaire ».
Invité à l’initiative de la revue trimestrielle « Sans Transition », du Pays Porte de Gascogne, de la région Occitanie, de la librairie La Méridienne et d’Alterrenat presse, Rob Hopkins est l’initiateur du mouvement des Villes en Transition à Totnes au Royaume Uni.
Après un constat rapide sur ce qui ne tourne pas rond et que nous constatons tous, il nous invite à un voyage dans le temps : « Fermez les yeux, vous êtes en 2030, que voyez-vous, que sentez-vous, qu’entendez-vous ? »
Sans utopie, ni distopie, par duo, formé avec son voisin inconnu le plus proche, le public se plie au jeu des descriptions imaginaires de nos villes et villages de 2030.
Pour faire face à l’avenir, Rob décrit 3 scenarii :
- la techno-explosion capable de nous faire migrer sur Mars
- la stabilité grâce à la technologie ( batteries, panneaux solaires, …) et la vie reste comme avant
- la chute de l’Energie disponible et l’adaptation de nos modèles.
« Soyez ridicules »
Pour Rob, l’avenir doit être désirable. Son rêve est de vivre dans une ville où l’on peut nager dans la rivière !
Il se réfère à une citation du Futurs Institute (USA) « toute déclaration utile pour l’avenir devrait paraître ridicule »
« Un avenir Pop up »
Ainsi, on peut collectivement imaginer ce qui va changer.
Parlons de ce dont nous avons envie plutôt que d’effondrement et d’extinction.
Rob décrit alors une vision de 2030 en prenant des exemples qui existent déjà :
Végétaliser les rues, utiliser des matériaux locaux pour la construction, remplacer les banques par des espaces au Service de la Transition, remplacer les supermarchés par 30 ou 40 commerces, remettre les sols des villes à l’air libre pour faire baisser les températures, etc…
Les places de parking pour les voitures sont devenues des jardins, à l’heure de pointe des vélos on entend encore des rires d’enfants ou des chants d’oiseaux, 30% des rues sont piétonnes et végétalisées à 70%.
Créer un « Bureau de l ‘Imagination Citoyenne » comme à Bologne en 2020 ou à Liège en Belgique en 2014 avec la « Ceinture Aliment Terre » qui atteindra une autonomie alimentaire de 50% de ses besoins en 2030.
Rob proposera ensuite des jeux de rôle en duo, où chacun experimentera l’attitude négative, l’attitude neutre et l’attitude enthousiaste… Tout un programme !
Echanges avec le Public
Q : l’intelligence artificielle signera-t-elle la fin de notre imagination ?
Rob : ne nous laissons pas distraire par les IA et les réseaux, mettons notre attention au service de l’Imagination.
Q : Les mastodontes du pétrole et du gaz auront-ils raison de nos efforts ?
Rob: Ils sont la plus grande menace qui pèse sur nos sociétés.
Nos actions visent à améliorer la vie de 80 à 85 % de la population « On ne peut pas se permettre le luxe d’être pessimistes ».
Q : En milieu rural, en habitat dispersé, comment faire pour se déplacer ?
Rob : la mobilité est un défi, décarbonner les transports, partager sa voiture, utiliser un vélo électrique, avoir de bonnes infrastructures, avancer vers une économie où on va de moins en moins loin, enrichir les collectivités locales, télétravailler quand c’est possible, apprendre à vivre plus localement.
Q : J’ai 10 idées pour la Transition, mais pouvez-vous m’en donner une onzième ?
Rob (hésite, cherche) : que diriez-vous de commencer par faire un petit déjeuner local ?
Q : Vous avez rencontré les élus cet après midi, que leur avez vous dit ?
Sont-ils prêts à soutenir les projets bonnifiants proposés par leurs administrés ?
Rob : Il y a 5 ans, il y a 2 ans, je n’étais pas invité à parler aux élus. Le monde s’ouvre ! Et n’oubliez pas que vos élus ont été de simples citoyens et qu’après leur mandat ils le seront à nouveau. Il y a des endroits où la communauté collabore vraiment et d’autres endroits où le gouvernement local n’aide pas du tout.
L’important est de porter des initiatives dont on peut être fier.
Conclusion
L’ONG OXFAM annonce que « chaque milliardaire est un échec de la politique publique »
L’avenir doit nous pénétrer bien avant qu’il n’advienne et nos actions n’ont pas vocation à effrayer les foules mais à donner envie.
